Ces Gens là explore le thème de l'étranger, de l'exilé, du regard que nous portons sur lui. Et de cette nécessité de réinventer chaque jour une histoire, son histoire, afin de ne pas oublier ses origines, sa culture, son identité.
Une scène vide. La friche du monde. Ils sont étrangers, nomades, exilés.
Ils traînent avec eux leurs enfants, leur histoire et une carriole qui contient le peu qu'ils possèdent.
Ils s'installent dans cette friche, au bord d'une autoroute, d'une forêt, du chemin de fer, chacun absorbé par sa tâche. Offerts au regard des autres, à notre regard.
D'où viennent-ils ? D'une terre lointaine sans doute. Ils parlent et chantent une langue inconnue, imaginaire, universelle. Ce qu'ils disent alors, si modestement, de leur vie et de leur intimité, raconte notre propre histoire. Ils sont plus que nos semblables, ils sont nous-mêmes.
Cette histoire contient le monde.
D'abord, il y a les parents. Quelques souvenirs, des chansons, des petits jeux de l'imaginaire qui font toujours sourire et l'amour, si fort. Ils réinventent leur théâtre intime, une tasse de thé, quelques pas de danse, un bijou ancien, perdu mais toujours présent. Une culture en somme, ou ce qui en affleure.
Et puis il y a les enfants, par qui presque tout arrive. Les enfants et leurs langages. Celui qui les lie aux parents, à leur histoire, à leur culture. Et celui du nouveau monde dans lequel ils commencent à prendre racine. Les enfants, au visage empli d'interrogations, s'accommodant de toutes les découvertes et toutes les rudes contraintes de la nouvelle vie.
Et puis, et puis...
Il y a la violence qui leur est faite, simple, brute. Sans commentaire.
Ces Gens là sont un rêve qui passe devant nous, éphémère.
Ils sont déjà repartis. Nous les avons chassés...
Puissions-nous avoir vu, ou seulement aperçu, quelque chose de Ces gens là.